Parc des Milons : un bon début

... que l'on peut encore améliorer.

Depuis quelques années, le quartier des Coteaux à Saint-Cloud évolue rapidement avec l’arrivée de nouveaux habitants, commerces et services. La municipalité a donc décidé de donner un coup de jeune à l’actuelle place des Milons et à son square limitrophe en créant un grand parc végétalisé, avec des jeux pour enfants, des espaces de détente et même une fontaine ludique. Le projet, d’un coût total de 1,7 million d’euros, représente un investissement important et avait été présenté lors de la réunion de quartier Coteaux / Bords de Seine fin 2024.

De nouveaux visuels 3D du futur parc des Milons ont été présentés le 13 mars 2025, puis diffusés dans le Saint-Cloud Magazine et dans une vidéo 3D du parc des Milons et du marché des Coteaux ; c’est le sujet de cet article.

Je suis ravi d’avoir soutenu ce projet au conseil municipal, car il s’inscrit parfaitement dans la vision que j’ai défendue lors de la campagne municipale de 2020 : augmenter le nombre de jardins au coeur de la ville et “débitumer” les espaces pour rendre nos quartiers plus vivants et agréables. Même si je n’en suis pas à l’initiative, je suis heureux de voir cette dynamique se concrétiser à Saint-Cloud.

Sur le papier, c’est un bon projet, mais comme souvent, le diable se cache dans les détails…

I. Une transformation nécessaire et bienvenue

Le projet de création du parc des Milons répond à une attente légitime : celle de rendre ce secteur, longtemps laissé pour compte, plus agréable et vivant. L’ancien marché était en déclin et la place elle-même, très minérale, n’invitait guère à la flânerie. Avec ce projet, la ville fait un pas dans la bonne direction en créant un espace intergénérationnel, propice à la détente et à la rencontre.

Je salue aussi l’effort de végétalisation : dans un contexte de réchauffement climatique, créer un îlot de fraîcheur en milieu urbain est une bonne idée. La présence d’une fontaine à douze jets d’eau promet des étés un peu plus supportables (et des enfants ravis, sans doute aussi trempés qu’enthousiastes).

II. Quelques ajustements pour un projet plus ambitieux

1. Le revêtement du square – les copeaux de bois, vraiment ?

L’intention écologique est louable, mais il faut aussi penser à la praticité pour les parents. Les copeaux de bois peuvent sembler “naturels”, mais ils finissent souvent dans les chaussures des enfants et, par conséquent, dans les salons des parents. Un sol amortissant coulé, plus moderne et plus hygiénique, aurait été un choix plus logique pour un espace dédié aux enfants.

2. Des jeux un peu trop conceptuels ?

Les jeux prévus semblent déconnectés des attentes des enfants. Pourquoi ne pas simplement opter pour des équipements classiques que les enfants adorent : balançoires, grands toboggans, passerelles ludiques ? Après tout, ce sont les mêmes jeux qui attirent toujours les plus petits. L’expérience malheureuse du square des Avelines aurait dû servir de leçon (où des jeux jugés “originaux” se sont avérés décevants pour les familles).

Conseil : s’inspirer de l’aire de jeux du parc du château, à Suresnes.

3. La sécurité et le confort des familles

Un autre point de frustration : l’absence de clôture pour sécuriser l’aire de jeux. Les parents ne sont pas des gardes du corps et surveiller plusieurs enfants en même temps dans un espace ouvert peut être stressant. Un petit portail, quelques barrières légères pour éviter que les plus petits ne se faufilent trop loin, cela n’aurait pas été de trop.

De plus, pourquoi avoir exclu l’idée d’installer quelques tables pour que les parents puissent donner le goûter tranquillement ? Et un petit abri pour se protéger en cas d’averse surprise aurait été bienvenu. Après tout, nous sommes en région parisienne, et les averses soudaines, on connaît.

Enfin, il est dommage que la question de l’éclairage ait été négligée. Lorsque les journées raccourcissent en automne et en hiver, un éclairage bien conçu aurait permis d’étendre l’utilisation du square en fin d’après-midi, notamment pour les familles qui souhaitent profiter d’un dernier moment de jeu après l’école.

III. Un espace pour le lien social – une occasion manquée ?

Le parc aurait aussi pu être l’occasion d’ajouter un pavillon de compostage, comme ceux que l’on trouve à Paris, pour créer du lien social et renforcer l’esprit de quartier. Imaginez un coin convivial, où les habitants des différentes rues du quartier (comme la rue de Béarn, la rue du 18 juin, la rue Chevrillon et le boulevard Jules Peletier) pourraient se retrouver, partager un café, quelques chouquettes et des conseils de jardinage tout en réduisant leurs déchets.

Ce type d’initiative aurait été idéal pour créer des moments d’échange intergénérationnels, notamment avec les séniors qui, souvent, se sentent plus isolés. De plus, le compost produit (contrôlé pour garantir sa qualité) aurait pu être utilisé pour entretenir ce même parc, fermant ainsi une boucle vertueuse et écologique. Et pour alimenter le compost, il aurait été possible de récupérer les feuilles tombées à l’automne ou encore les copeaux issus de l’élagage des arbres du parc. Une manière astucieuse de gérer les déchets verts sur place tout en renforçant le tissu social. C’est une occasion manquée, mais peut-être est-il encore temps de corriger le tir ?

IV. Conclusion – Encourager à aller plus loin

En conclusion, ce projet de parc est une belle avancée pour le quartier des Coteaux, mais il peut encore être amélioré pour mieux répondre aux besoins des habitants. Espérons que les retours des riverains seront pris en compte et que ce lieu de vie sera à la hauteur des attentes des familles et des amoureux de la nature.

Après tout, un parc, c’est bien plus qu’un carré de pelouse et quelques jeux – c’est un lieu de vie, de rencontre et de partage. Alors, faisons en sorte qu’il le devienne vraiment !

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Article écrit par Rafaël Maychmaz
Conseiller municipal de la ville de Saint-Cloud.
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